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Réseau africain contre la violence et la discrimination à l'égard des femmes

Visages et réalisations de l'atelier en Tanzanie





Dar es Salaam, Tanzanie - L'Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC) et son Observatoire mondial des femmes (OMF) ont accueilli du 3 au 6 juillet 2023 des déléguées laïques et religieuses de tout le continent africain, dans le but d'établir un réseau dédié à la lutte contre les violences basées sur le genre (VG) et les discriminations. Des femmes de 26 organisations laïques, 27 congrégations et 5 conférences religieuses de 22 pays y ont participé.

Cet événement fait suite à l'atelier précédent qui s'est tenu à Nairobi (Kenya) en mai 2022, au cours duquel l'UMOFC, avec 22 de ses organisations membres d'Afrique, a défini les thèmes à traiter en Afrique. Les résultats de l'atelier ont mis en évidence l'urgence de la lutte contre la violence basée sur le genre et ont donné le ton aux discussions de cet atelier.

La conférence a débuté par une messe d'ouverture qui a mis l'accent sur le rôle vital que jouent les femmes dans l'Église. Le Révérend Père Charles Kitima, secrétaire général de la Conférence épiscopale de Tanzanie, a reconnu le pouvoir de transformation des femmes dans le monde et a souligné leur importance pour le salut de l'humanité.


Dorothy Gwajima, ministre tanzanienne du développement communautaire, du genre, des femmes et des groupes spéciaux, qui a fait part de l'engagement du gouvernement à lutter contre la violence fondée sur le genre et a appelé à une collaboration avec l'UMOFC et les déléguées pour atteindre cet objectif crucial.


L'événement a permis d'approfondir les complexités de la violence fondée sur le genre, en explorant ses définitions, ses manifestations et les facteurs sous-jacents qui contribuent à sa prévalence. Il a été unanimement reconnu que la violence fondée sur le genre se produit principalement dans le cadre de relations intimes et qu'elle peut prendre la forme de violences physiques ou économiques.

Un groupe d'experts distingués, comprenant des défenseurs des victimes de la violence fondée sur le genre et des universitaires de renom, s'est réuni pour faire la lumière sur les causes et les solutions de la violence domestique. Ils ont souligné l'omniprésence de ce problème dans les diverses communautés, indépendamment des variations contextuelles. Les panélistes ont mis en évidence la dynamique du pouvoir qui fait souvent des femmes les premières victimes de la violence domestique, en pointant du doigt les croyances religieuses et culturelles, l'accès limité à l'éducation et les mariages précoces comme facteurs contribuant à ce phénomène.

Après le débat, les participants à la conférence ont été divisés en groupes afin d'aborder des questions spécifiques liées à la violence domestique. Ces groupes ont abordé des sujets cruciaux tels que l'identification des formes émergentes de violence, l'exploration des institutions dédiées à la lutte contre la violence fondée sur le genre, la proposition d'approches alternatives pour faire campagne contre la violence domestique aux niveaux familial et communautaire, et la formulation de stratégies de gestion et de réhabilitation des victimes et des survivants de la violence domestique en Afrique.

L'atelier a également mis l'accent sur la violence économique à l'égard des femmes, qui découle de contextes culturels, éducatifs et religieux. Les jeunes femmes sont souvent confinées dans des rôles traditionnels de femmes au foyer, ce qui les prive de droits de succession et limite leur accès à l'éducation. Elles sont donc vulnérables au contrôle économique exercé par leur partenaire, ce qui perpétue un cycle de violence économique qui n'est généralement pas signalé ni pris en compte.

Les délégués se sont engagés dans une discussion stimulante sur la violence économique, abordant les problèmes prévalant dans leurs pays respectifs et reconnaissant les institutions qui ont fait des progrès dans l'éradication de cette forme d'abus. Ils ont également réfléchi à des mesures innovantes pour renforcer l'égalité et minimiser la violence économique, en mettant l'accent sur l'élimination de la pauvreté féminine générationnelle. Le rôle central de l'Observatoire mondial des femmes (OMF) dans la lutte contre la violence économique et la promotion d'une société juste et pacifique pour tous a été souligné.

La deuxième journée de l'atelier a commencé par une projection puissante de "Invisibles", un court métrage décrivant les histoires poignantes de survivants de la violence domestique. Cette projection a mis en lumière les efforts déjà entrepris pour compiler ces récits et a servi de catalyseur aux discussions sur le cadre analytique et les principes directeurs de la lutte contre la violence domestique.

Les délégués ont également profité de l'occasion pour s'immerger dans la richesse culturelle de Dar es Salaam, en visitant le musée national et en terminant la journée par une célébration de la messe à la cathédrale Saint-Joseph, en présence de Son Excellence, l'archevêque Jude Thaddeus Ruwa'ichi. Dans son discours, il a souligné l'importance du maintien des valeurs chrétiennes au milieu des changements sociétaux et a reconnu le rôle intégral des femmes, en particulier des mères, dans la sauvegarde de ces principes précieux.

La présentation de la magistrate Nabwike Mbaba, représentant l'Association des femmes juges de Tanzanie (TAWJA), a constitué un moment fort de la troisième journée de l'atelier. Elle a souligné le rôle essentiel du système judiciaire dans la protection des droits des femmes et a mis en lumière les diverses initiatives prises par la TAWJA pour sensibiliser la population aux services juridiques disponibles. Elle a également plaidé en faveur d'une collaboration entre l'Église et la communauté juridique pour traiter les questions urgentes liées à la violence fondée sur le genre.

La lutte contre le déficit d'éducation des jeunes filles a été un autre sujet crucial abordé lors d'une table ronde spéciale. Le pouvoir de transformation de l'éducation pour les femmes a été souligné, en présentant des exemples de réussite et des initiatives menées par des femmes religieuses et laïques pour améliorer l'accès à l'éducation. Cette discussion a alimenté des sessions de groupe productives axées sur l'élaboration de stratégies efficaces pour éduquer et autonomiser les jeunes femmes dans divers contextes.


L'atelier s'est conclu par une séance de réflexion centrée sur le récit édifiant de Jésus redonnant vie et dignité à deux femmes affligées. Ce récit a servi de rappel poignant de la capacité des femmes à inspirer et à élever les autres.

Pour garantir des progrès durables, les participants à l'atelier ont été divisés en groupes régionaux, composés de femmes laïques et religieuses, chargés d'élaborer des stratégies de mise en réseau et d'assurer la continuité au-delà de la conférence. Des possibilités de collaboration, des partenaires potentiels et des domaines d'action clés ont été identifiés pour assurer le succès du réseau et atteindre ses objectifs à l'échelle nationale et continentale. La lutte contre la violence sexiste et l'éducation des jeunes filles sont apparues comme des priorités essentielles, au même titre que l'engagement de responsables gouvernementaux influents et le développement de programmes professionnels visant à développer les compétences entrepreneuriales.

Le père Florence Rutaihwa, directeur de la pastorale et des laïcs à la Conférence épiscopale de Tanzanie, a remercié la délégation d'avoir choisi Dar es Salaam comme lieu de la conférence. Il a salué les avancées significatives réalisées au cours de l'atelier et a souligné l'importance de combler les inégalités dans la poursuite de la mission et des objectifs confiés par le Christ.

L'atelier du Réseau africain contre la violence et la discrimination à l'égard des femmes, qui s'est tenu en Tanzanie, s'est avéré être un événement décisif, réunissant des personnes et des organisations passionnées par la lutte contre la violence fondée sur le genre. Grâce à des discussions approfondies, des panels informatifs et des sessions de groupe productives, l'atelier a facilité un dialogue crucial, a permis à des voix de s'exprimer et a ouvert la voie à une collaboration continue dans la lutte contre la violence et la discrimination à l'égard des femmes en Afrique.



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