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Christ lui tendit la main, et elle tendit à son tour la sienne aux autres

M. pendant sa formation en transformation de produits laitiers


Marie Angèle Diatta (Ambassadrice OMF)


Je m’appelle Marie Angèle Diatta, ancienne Présidente de l’Association des Femmes Catholiques dans le diocèse de Ziguinchor au Sénégal. L’histoire que je vais vous raconter est celle d’une jeune fille dénommée M. (nous garderons le nom anonyme), qui a retrouvé la paix grâce à notre association.


« M. a renié le Christ à cause de l’amour. M. a retrouvé le Christ grâce à l’Association des Femmes Catholiques de Ziguinchor Désormais, M. s’engage à servir le Christ au sein de l’Association des Femmes Catholiques de Ziguinchor »


A 19 ans, M. est tombée amoureuse de son voisin, un homme musulman qui avait huit ans de plus qu’elle. Malgré la désapprobation de ses parents, elle a quitté l’église catholique pour devenir musulmane. Une fois islamisée, M. s’est mariée avec son amoureux puis, a accepté de vivre avec lui dans sa belle-famille. Au bout d’un certain temps, sa relation avec ses belles-sœurs s’est détériorée. Et comme si cela ne suffisait pas, sa belle-mère s’immisçait dans leurs querelles. Chaque fois que M. et ses filles se disputaient, elle prenait toujours leur parti. Bien qu’elle ait apostasié, sa belle-mère profitait toujours de ces querelles pour lui rappeler qu’elle n’était qu’une chrétienne, et que c’est à cause d’elle que les activités économiques de sa famille étaient bloquées.    


Un jour, M. et ses belles-sœurs ont encore eu des problèmes. Comme il fallait s’y attendre, sa belle-mère s’en est mêlée. Plus grave, ses enfants et elle ont tabassé M. Excédé par toutes ces disputes, le mari de M. a décidé de quitter la maison familiale. Il a loué un petit appartement et s’y est installé avec sa femme et ses quatre enfants. Aux premiers moments, la vie était paisible dans leur maison. Très vite, cette tranquillité va se dissiper ; car les activités professionnelles du mari de M. ne florissaient toujours pas. Il est devenu agressif, accusant continuellement son épouse d'être à l’origine de leurs ennuis. A cause de toutes ces agressions verbales, M. devenait de plus en plus vulnérable. Elle se répétait souvent ces paroles : « j’ai désobéi à mes parents pour faire plaisir à mon mari, maintenant, c’est mon mari qui me tourne le dos ! vers qui vais-je me tourner désormais ? » Pour éviter la solitude morbide qui commençait à l’envahir, M. s’est rapprochée de sa voisine Madeleine, qui était membre d’une association religieuse. La joie de vivre de Madeleine était si fascinante que M. lui fit un jour cette demande : « j’aimerai aussi devenir membre de votre association des femmes catholiques. Vous êtes toujours joyeuses dans ce groupe, et quand vous revenez de vos rencontres, la joie se lit sur vos visages. Je sens qu’il y a quelque chose de bien dans votre association. » Madeleine lui répondit alors : « tu ne peux pas faire partie de notre association, parce que tu n’es plus chrétienne. Mais, je vais présenter ta demande à notre présidente, elle verra ce qu’elle peut faire pour toi. »


A cette époque, j’étais la Présidente des Femmes Catholiques du diocèse de Ziguinchor. Lorsque Madeleine m’a parlé de M., j’ai d’abord voulu faire sa connaissance. Au cours de notre entretien, j’ai décelé que M. ne voulait pas seulement devenir membre de notre association, mais elle tenait aussi à retrouver son Seigneur. Surtout que son mari ne la respectait plus. Elle envisageait de le quitter, mais, c’est sa situation précaire qui la maintenait encore à ses côtés. A la suite de notre conversation, j’ai expliqué à M. que son retour à l’église catholique sera un peu long ; car il nécessite l’intervention d’un prêtre. Pour ses questions substantielles par contre, nous nous efforcerons de la soutenir. Se faisant, M. a recommencé à fréquenter l’église catholique, et l’association des Femmes Catholiques de Ziguinchor l’a autorisée à participer à certaines de leurs rencontres. Pour qu’elle y soit à jour, j’ai payé sa cotisation et lui ai offert le pagne de l’association.


Sur le plan familial, l’agressivité du mari de M. s’intensifiait. Il promettait déjà de la chasser de son foyer avec leurs enfants. Par l’entremise de Madeleine, M. a pu trouver un emploi, ce qui l’a rendu définitivement autonome. En 2020, elle a officiellement fait son retour à l’église catholique, et est devenue membre de l’association des femmes catholiques de Ziguinchor. Elle a aussi été élue membre du bureau de cette association, et fait un travail remarquable dans ce cercle. En 2022, M. a finalement quitté son mari. Grâce à l’église et à l’Association des Femmes Catholiques, ses enfants et elle ont retrouvé la stabilité.


Elle clame haut, que c’est grâce à la main tendue de ses sœurs en Christ qu’elle a retrouvé la paix. Maintenant que Dieu lui a rendu sa dignité, elle souhaite à son tour voler au secours des nécessiteux.   


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